Dans la nature, un sol nu est un sol mort. En effet, celui-ci est en permanence recouvert d’une strate de feuilles mortes, débris végétaux et autres matières organiques qui lui assurent protection et produisent par leur décomposition un humus riche et fertilisant. Sur ces fondations stables et pérennes, se développent de splendides forêts, structurées par une biodiversité parfois spectaculaire et très diverse. Si cela est bon pour la nature sauvage, ça l’est aussi pour votre potager.
Au jardin, le désherbage est une tâche fastidieuse qui demande beaucoup de temps et une attention régulière. Cette activité chronophage peut être considérablement réduite par la mise en place d’un paillage du potager, une technique de permaculture efficace qui agit positivement sur de nombreux stades de la croissance des plantes qui en bénéficient. Explications.
Le paillage du potager, pourquoi faire ?
Un paillis est une couche de matière organique qui simule le dépôt de débris végétaux formant la litière naturelle des espaces sauvages. Il peut prendre différents aspects en fonction des objectifs à atteindre mais est toujours utilisé pour éliminer le labour et ainsi prendre soin de la terre de votre potager ou jardin. Pailler plutôt que de retourner la terre demande un peu de temps mais le paillage agit sur de nombreux facteurs et limite donc l’intervention sur d’autres postes.
Cet investissement préalable en temps et en énergie permet avant tout de protéger le sol de l’érosion. En limitant l’impact du ruissellement des eaux, il structure votre potager. Sous climats chauds, il retient l’humidité et protège de la dessiccation par le soleil. Mais le paillage est avant tout un créateur d’humus qui fertilise le sol et empêche les « mauvaises herbes » de se développer, tout en créant un potager plus attrayant visuellement.
Comment pailler votre potager ?
Le paillage du potager répond à de nombreux objectifs et sa réalisation doit être effectuée en fonction des conditions climatiques de votre région. On recommande généralement de pailler à la fin de l’automne pour protéger le sol des rigueurs de l’hiver mais il doit être retiré au printemps pour permettre au sol de profiter des premières chaleurs et se préparer à l’ensemencement. A partir de la fin mai, un paillage permet de conserver l’humidité pendant tout l’été.
Pour pailler son potager, on peut utiliser toutes sortes de couvertures. Les types de paillage sont en effet très divers. Certains sont d’origine inorganique comme le plastique noir qui, bien que peu esthétique et pas forcément écologique, peut être intéressant pour diffuser la chaleur captée la journée vers les légumes très demandeurs en calories, comme les tomates ou les aubergines par exemple. Cependant, la plupart des jardiniers optent pour les couvertures végétales organiques.
Quels matériaux utiliser pour le paillage du sol ?
Selon les utilisations, chacun peut en effet profiter des multiples potentialités des végétaux offerts par la nature. La paille est très efficace car elle se décompose rapidement et empêche l’oxygène et l’humidité de pénétrer dans le sol. Le foin, les débris végétaux et les tontes de gazon sont également appréciés car ils constituent une excellente nourriture pour le sol, tout comme le compost qui, bien humidifié, assurera un apport nutritif maximal à vos plantes.
Les copeaux de bois sont facilement accessibles en supermarché, cependant s’ils sont efficaces pour les plates-bandes ornementales et les allées de jardin, ne les utilisez pas pour votre potager en permaculture car ils ont tendance à acidifier le sol. Pour un paillage du potager à coût zéro, préférez le carton ou les fanes de légumes, vous combinerez ainsi l’avantage de diminuer vos déchets tout en maximisant les apports à votre sol.